Le congé parental est un terme trompeur. Du point de vue strictement professionnel, vous êtes inactif mais ce ne sont pas des vacances pour autant ! Pour quelqu'un d'extérieur, l'idée de rester chez soi et de pouponner peut paraître séduisante. Mais ceux qui en ont fait l'expérience savent que les actifs n'ont rien à envier aux parents « en congé » parental.
Aucun livre ne pourra réellement faire comprendre à quel point « congé parental » ne rime pas avec « temps libre ». Quand votre partenaire explose parce que vous lui laissez entendre que vous auriez aimé que le dîner soit prêt en rentrant du travail, il ou elle ne dit pas autre chose. Rien ne remplace l'expérience personnelle. Partager le congé parental permet non seulement de mieux comprendre l'autre, mais cela rend aussi plus probable que le couple ait d'autres enfants et reste marié ou en couple. De plus, en restant à la maison avec ses enfants pour s'en occuper, on tisse des liens encore plus étroits.
Mais aussi séduisant que cela paraisse sur le papier, cela n'empêchera sans doute pas un petit pincement de cœur au moment de passer le relais : pour le parent qui est resté à la maison, cela peut sembler cruel de troquer un « temps plein » avec l'enfant contre les soirées et les week-ends uniquement. Et le parent qui prend la relève peut ressentir une certaine crainte à assumer l'entière responsabilité d'un enfant qui ne parle pas encore. Une transition en douceur est par conséquent préférable pour toutes les personnes concernées. S'il coïncide avec un congé de fin d'année ou les vacances d'été, le changement n'en sera que moins brutal. Vous pouvez peut-être saucissonner le congé parental en travaillant chacun en alternance un jour sur deux ou en diminuant (pour l'un) ou en augmentant (pour l'autre) le temps de travail. Pour que cela marche côté professionnel, il faut savoir anticiper et planifier.
Concertez-vous sur l'emploi du temps et les détails
Dans l'intérêt de l'enfant, il vaut mieux que la personne qui n'a pas encore pris son congé parental s'occupe davantage de lui. Si l'enfant affiche une préférence pour le parent qui est resté à la maison, il serait bon que ce dernier s'absente les soirs et les week-ends. Cela permet à l'enfant et à l'autre parent de trouver leurs marques. Concertez-vous entre co-parents sur l'emploi du temps et les détails des soins à donner à l'enfant : à chacun sa manière ou une base commune ? Il va de soi que la personnalité de l'enfant doit peser dans la décision : certains individus ont besoin d'un cadre fixe pour se sentir bien tandis que d'autres prennent les choses comme elles viennent. Mais personne n'est à l'abri d'une surprise : même si on s'est rigoureusement tenu à ses propres habitudes, l'enfant peut soudain adopter celles de l'autre parent.
Parlez aussi de la manière dont il convient que le parent resté à la maison en premier informe et donne des conseils à l'autre. Une formulation telle que « Est-ce que je peux te donner un petit conseil ? » a plus de chances de trouver écho chez le partenaire. N'oubliez pas que chacun est différent : certains préfèrent poser des questions au cas par cas, tandis que d'autres veulent des instructions détaillées.
Dans une enquête faite auprès de personnes ayant pris un congé parental, celles-ci ont déclaré qu'elles conseilleraient vivement à d'autres de faire de même. Si les parents étaient à ce point positifs, ce n'était pas en raison des tâches domestiques à n'en plus finir, mais bien pour tout le temps qu'il ont pu passer avec l'enfant. Être parents à deux, c'est évidemment formidable. Mais être l'objet quasi-exclusif de l'amour de son enfant, cela laisse évidemment des traces dans le cœur.
Il n'y a pas UN modèle pour toutes les familles Même si on est deux co-parents et qu'on est pour l'égalité entre les parents, il n'est pas certain que le couple choisira de partager le congé parental. Les personnes et les familles sont différentes et il n'existe pas de modèle universel. Confier au parent qui travaille une partie de la responsabilité de l'enfant est évidemment possible. Les moments où le parent qui travaille s'occupe de l'enfant sont précieux, tant pour l'enfant, qui apprend à se fier aux deux parents, que pour l'adulte qui gagne ainsi en confiance et en amour.
Si vous êtes parent seul, vous avez l'avantage d'avoir tout le congé parental pour vous. Mais l'envie de vous faire relever et de vous changer les idées peut se faire sentir au bout d'une durée prolongée de responsabilité exclusive. Des remplaçants temporaires qui deviennent des points de repère fixes dans la vie de l'enfant, peuvent faire toute la différence. Si ce n'est pas un proche parent, une personne qui habite l'immeuble d'à côté peut tout aussi bien faire l'affaire. Car heureusement, pour les enfants, les liens du cœur sont plus forts que les liens du sang, du moment que leurs besoins physiques et affectifs sont satisfaits.
Sources :
- Bergström M., (2021) Lyhört föräldraskap. Bonnier Fakta
- Bergström M., (2012) Att bli mamma. Tankar och känslor kring att vänta, föda och leva med barn. Bonnier Fakta